Ce vendredi 24 mars à 13h30, Olga Annenko, dramaturge, metteure en scène et auteure avait donné de nouveau rendez-vous à la classe de troisième A pour partager la lecture de son texte, La Fleuriste de l’avenue de Paris. Présenté en amont du festival niortais regard noir, en février dernier, ce texte évoque l’amitié très forte de deux femmes ukrainiennes qui se rencontrent loin de la guerre, à Niort, mais dans la vie desquelles la violence du conflit persiste et continue de bouleverser.
A la suite de sa lecture, Olga a reçu les lectures offertes à leur tour par les élèves de la classe qui ont proposé des extraits de textes étudiés en cours de français dans le cadre d’un chapitre sur la poésie de l’exil. Ces lectures ont été l’occasion d’un échange sur les grandes thématiques que Léopold Sédar Senghor, Gaël Faye ou encore Philippe Claudel abordent dans leurs œuvres : les premiers sentiments du voyageur dans un paysage qu’il ne connait pas, ce qui manque du pays natal, le rôle de l’écriture
dans l’expérience de l’exil, la langue étrangère et l’amitié.
Entre français, anglais et ukrainien, les échanges ont permis de se rencontrer davantage grâce à la générosité du partage d’Olga. Quelques mots sur le trésor patrimonial de la France que nous savons si bien conserver et dont l’histoire torturée de l’Ukraine prive tant ses enfants. Une chanson ukrainienne en l’honneur du printemps qui résonne sous la voute ensoleillée du bassin de lecture. La conviction exprimée qu’on n’écrit pas tant pour soigner ses propres blessures que pour rendre ses lecteurs moins seuls sur les chemins parfois difficiles de la vie. L’expérience offerte de l’étrangeté de la langue comme une occasion de regarder sincèrement et de découvrir avec ses yeux les choses qui
ne se disent pas.
Au terme de la rencontre, les élèves ont été heureux de venir chercher un souvenir de ce moment, sous la forme de messages écrits en ukrainien sur les livrets de lecture. Une petite phrase pour
chacun qui évoque ici les fleurs de la paix, là l’espoir d’un monde meilleur, ou encore la sagesse de savoir attendre demain sans trop d’impatience. Olga s’est amusée et nous aussi.
Une belle rencontre qui aide à penser le monde, à l’appréhender plus largement et à nourrir de l’intérêt pour celui qui à nos côtés vit une expérience si différente de la nôtre.
Merci à Olga, Oleg et Serafim d’être venus jusque chez nous.
Merci à Karine et à la médiathèque de nous avoir accueillis dans leurs lieux magnifiques.
Merci aux élèves de troisième A pour leur écoute et leur participation.